Comme une crevette sans tête
<p><p><p>Des jeunes gens mödernes, Post Punk, Cold Wave et Culture Novö </p></p></p>
Je suis un fan hardcore de Gérard Manset. J’ai tous ses disques. En vinyle et en cédé. Ses bouquins aussi. Sauf qu’à la maison, Gérard il est tricard et je ne peux plus l’écouter béat. Il déprime tout le monde. Ma femme ne le supporte plus. Sa voix, ses textes, sa musique. Même les enfants se moquent. Il faut que je mette le casque et à la longue ça me chauffe les oreilles. Mais je me force car Gérard ce n’est pas seulement un artiste complet et une référence hi-fi, c’est aussi un guide spirituel pour tous les routards-poètes.
« Je n'ai rien à
raconter
Je vis un éternel été
Ni gris, ni bleu, ni mérité
Qui dure depuis tant d'années »
Gérard est discret et solitaire. Il est mystérieux et se montre peu. Tiens, l’autre jour, on a pu voir à la télé un petit sujet sur l’animal, mais on ne le voyait pas, on l’entendait parler seulement. On pouvait aussi apercevoir sa main et surtout un doigt avec son ongle vert ! Vert, long et un peu crochu. Une espèce de griffe repoussante, semblable aux plaques d’un échinoderme qui fait un peu froid dans l’dos. On sait depuis toujours que Gérard est différent. On sait maintenant que c’est un mutant. Mort-né en 2870 de l’union d’un rouge-gorge et d’un crabe. Quelque part dans la constellation d’Orion, bien sûr. Et depuis, il chante l’eau et le chemin, la lumière et le bon dieu. Yeah, parfois tu me fais peur Gérard. Parfois tu me fais rire aussi.
« Et je parle peu,
personne ne sait ou je vis
Y a que mon ombre qui me suit
Et quand je passe le pont,
Elle me dit : "Tiens bon." »
Bunganow Bill
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