Mmmmmmmmp / Paul Raven : un dernier Requiem
On a beau se savoir tous suspendus au coup de faux de l’Ankou, comme disait mon papy breton, cette rubrique de Blog Up est celle que nous aimons évidemment le moins, car elle annonce la disparition d’un musicien.
Né en 1961, Paul Raven, bassiste de Killing Joke (et ces derniers temps de Ministry) est mort le 20 octobre, semble-t-il d’une crise cardiaque, dans sa résidence française.
Raven avait intégré le groupe en 1982, remplaçant l’un des fondateurs, Youth, qui devenait alors franchement givré (il va bien mieux depuis longtemps et est devenu un producteur renommé). Raven rejoignait alors un groupe anglais majeur et il n’allait pas de soi de trouver sa place entre la guitare reconnaissable entre toutes de Geordie, la rythmique tribale et géniale de Big Paul, et les incantations pré-apocalyptiques du paraphrène Jaz Coleman. Sa forte personnalité et son jeu de basse puissant et solide l’imposa pourtant très vite comme un membre essentiel du groupe. Avouons n’avoir pas beaucoup suivi Killing Joke ces dernières années, le groupe poursuivant toujours sur la même voie, auprès d’un noyau de fans très fidèles, son vaudouisme punk-rock dont le sommet reste le génial album Fire Dances (dont l’opportune réédition est prévue début 2008). Cette obstination à faire la même chose est autant le malheur que la noblesse de grands groupes tels que Killing Joke – qui sortit aussi en 2003 un excellent album au titre éponyme, où Dave Grohl s’occupait de la batterie, y retrouvant la puissance et la technique de Nevermind.
Raven avait souvent pour le photographe une gueule patibulaire, mais à lire les témoignages dévastés de ses proches, on comprend la profonde gentillesse, l’humour et le culte de l’amitié qui coulaient sous sa patte d’ours. RIP.
Martin Terrier
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