Roulements de batterie pour Max Roach
Max, non pas Max coiffeur pour hommes cher à Gainsbourg, mais Max Roach, celui dont le nom d’esclave, Roach, signifie blatte, cafard, est mort à 83 ans.
Pour la petite histoire, il avait débuté sa carrière de batteur à 16 ans au sein de l’orchestre de Duke Ellington remplaçant Sony Greer malade, au pied levé. Cette brève expérience allait lui mettre le pied à l’étrier puisqu’il devait par la suite accompagner Count Basie et Louis Jordan avant de participer dans les années 40 à la furieuse révolution du jazz connue sous le nom de be-bop aux côtés de Parker, Gillespie, Monk. La légèreté de son jeu de batterie en faisait un soliste aussi virtuose que ses comparses.
Après avoir prêté main forte au « Carmen Jones » de Preminger, adaptation du Carmen de Bizet avec uniquement des acteurs noirs, Max Roach allait s’unir à un nouveau complice, Clifford Brown, mort prématurément dans un accident de voiture, avec qui et en compagnie de Sonny Rollins, ils allaient graver dans la cire quelques morceaux que beaucoup considèrent comme une autre avancée dans l’histoire de la musique jazz (hard-bop).
Max Roach a également beaucoup œuvré pour la défense des droits des noirs américains publiant l’album engagé « We insist ! Freedom Now suite ».
Poursuivant ses recherches musicales, Max Roach allait également nous donner à entendre l’art des rythmes insolites cherchant à communiquer à l’auditeur l’impression d’émettre avec son instrument des voix capables de chanter. Les tambours étant interdits dans les plantations au temps de l’esclavage, il ne pouvait s’agir que de celles de descendants d’esclaves.
Une voix marquante du jazz vient de s’éteindre.
FBA
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