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29 avril 2007

The Gun Club : La murder ballad d’un groupe essentiel - Part 2 - L'explosion Gun Club

Le duo s’est enrichi de Rob Ritter à la basse et Terry Graham à la batterie. Ces deux-là donneront au Gun Club des premières années une structure rythmique de métronome, imparable, simple et hyper efficace. Fondateur de la bande, Kid Congo ne sera pourtant plus là au moment de l’enregistrement d’un premier album. Monté sur ressorts, il est parti jouer avec les Cramps et ne retrouvera Jeffrey Lee Pierce et le Gun Club qu’en 1984 sur Las Vegas Story, avant de partir à Sans_titre_1nouveau vers les Bad Seeds de Nick Cave et de revenir enfin en 1987 sur Mother Juno (sur lequel apparaît d’ailleurs Blixa Bargeld des Bad Seeds). C’est l’impeccable Ward Dotson qui remplace donc Kid Congo Powers quand, en 1981, The Gun Club enregistre Fire of Love, un formidable brûlot qui constitue, comme son successeur Miami, un classique imparable et intemporel. Sex Beat, She’s Like Heroin to Me, Fire Spirit… claquent comme autant de tubes à même de faire redouter aux programmateurs de radio des appels de parents apeurés. On  ne vantera jamais assez l’extraordinaire alchimie alors accomplie par Jeffrey Lee Pierce et ses acolytes entre le blues des origines, le rockabilly des sixties et l’énergie furieuse du punk rock. A l’écoute aujourd’hui, Fire of Love, véritable diamant brut, n’a rien perdu de sa rage et détient tout ce dont peut (doit !) rêver un groupe de rock : ni concession faite à la mode ni esbroufe de production, un son sec, direct et nerveux, une tranche saignante et sans gras taillée dans le bison qui passait par là. Dresseur de mustang sauvage, Jeffrey Lee Pierce sonne la charge et semble réinventer le chant blues rock avec une voix de tête haut perchée soudainement emportée par des cris et des hululements reconnaissables entre tous. Inimitable, cent fois copié, jamais égalé. Un tel chant au service de qu’on oublie trop souvent : les très beaux textes qu’il écrit.

On peut se remémorer combien la scène musicale avait alors durablement pris ses quartiers en Angleterre. La vague punk, vite “modérée” par le punk rock, puis les mouvements cold et new wave naissants ne semblaient laisser que des miettes aux groupes issus d’outre Atlantique. A l’heure émergente du jeu de scène, des effets de lumière, des delay et flanger à toutes les sauces, du maniérisme vestimentaire et des premières nappes de synthé, Jeffrey et sa bande ont sorti les flingues et tiré 11 balles explosives, venant d’une certaine façon, par ce retour aux sources, siffler la fin de la récré et rappeler à tout le monde où était la mère patrie.

Sur sa lancée, The Gun Club enchaîne avec Miami en 1982. Moins radical que Fire of Love, l’album n’en demeure pas moins un disque splendide où les accords tranchants répondent à la langueur du slide. Alors que Bad Indian ou Carry Home s’inscrivent dans la droite ligne du premier album, Run through the Jungle, l’éblouissant Texas Serenade et le mélancolique Mother of Earth affirment encore un peu plus l’attachement de Jeffrey Lee Pierce au blues. La formation, identique à celle de Fire of Love, s’enrichit de quelques invités dont un (une) mystérieux D. H. Lawrence Jr. Sous ce clin d’œil à l’auteur romantico-sulfureux de L’Amant de Lady Chatterley se cache… Debbie Harry venue prêter sa voix sur les chœurs de trois morceaux.

Martin Terrier

A regarder

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Commentaires
K
choses vues annonce pour 2008 la sortie d'un doc avec jeffrey lee pierce à voir ici :<br /> <br /> http;//www.choses-vues.com/en/projets.html
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