Fruit d’une rencontre entre les Talking Heads et

Fruit d’une rencontre entre les Talking Heads et Brian Eno, Fear of Music est réputé avoir posé les premiers jalons de la world music, naissance qui devait avoir lieu quelques temps après à l’occasion d’une nouvelle collaboration entre ledit Brian et le chanteur des Talking Heads, David Byrne. Cette pseudo révolution devait s’intituler My Life in the Bush of Ghosts.
Mais les influences des musiques africaines, arabes, asiatiques, indiennes et autres n’ont pas attendu qu’on les décrète comme marquantes pour s’exercer. Et ce n’est pas ces quelques sonorités peut être étrangères à des auditeurs de rock qui transposées dans l’univers quand bien même technologiquement riche de nos deux compères allaient y changer quelque chose. En 1969, les Beatles se sont rendus en Inde et dès lors la musique de Georges Harisson ne serait plus la même. Pour autant aucun concept ou précepte n’en a été tiré.
Ayant tenté pour un temps d’exorciser nos démons polémiques, revenons à nos peurs. Fear of Music est le troisième album des Talking Heads et date de 1979. Le disque s’ouvre par le morceau I Zimbra dont les paroles ont été composées par Hugo Ball, cofondateur avec Tristan Tzara du mouvement Dada. Ces jeunes gens avaient pour habitude de se réunir dans un café connu sous le nom de Cabaret Voltaire à Zurich. Ce vocable allait donner naissance à un groupe de rock mais restons si vous le voulez bien en compagnie d’Hugo Ball. Poète, essayiste, il devait déclarer lors de la séance inaugurale du mouvement le 14 juillet 1916 : je ne veux pas de mots qui aient été inventés par d’autres. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je veux ma propre bêtise et en plus, des voyelles et des consonnes qui lui correspondent. Blog up ne peut que souscrire à de tels propos.
Les Talking Heads reprenant les paroles d’un de ces textes les ont mises en musique. Autant dire que leur sens immédiat peut nous échapper. Mais ils ont écrit en 3 minutes 06 une tranche de l’histoire du 20^ème siècle, mariant musique et texte iconoclaste à côté de laquelle cohabitent des chansons comme Life during wartime, Mind, Heaven, condensés souvent loufoques par leur ton ou le timbre de voix retenu par leur chanteur pour les interpréter, de réflexions relatives à l’état du monde, nos manières de penser ou les valeurs sociales en vogue.
Provocateurs, les Talking Heads l’étaient aussi à l’aune de leur aînée dadaïste, arborant une image d’intello branchés à une époque où la seule tenue vestimentaire chez les punks tenait lieu de sésame pour jouer de la musique. Heureusement les provocations les plus courtes sont les meilleures et la musique des Talking Heads ne devait plus jamais atteindre de tels sommets d’inventivité.

A ECOUTER : de nombreux titres dont I Zimbra, Life during wartime, Heaven
A VOIR : de nombreuses vidéos
A VISITER : le très riche blog de David Byrne

Comments

[dups]

si tu aimes les talking heads et autres musiques remuantes, va sur mon blog ! Il y a tout plein de disques critiqués comme ça !!
pour ce qui est de fear of music, c'est sans doute leur album le plus achevé avant que les problèmes d'ego ne prennent le pas sur le reste...

[Nico]

les Beatles se sont rendus à Rishikesh en 1967 pour voir le Maharishi Mahesh Yogi mais ça faisait déjà plus d'un an que George Harrison avait été initié au Sitar par David Crosby des Byrds.
plus tard, il a pris des cours avec Ravi Shankar.
il est retourné à Bombay pour enregistrer le premier album solo d'un des Beatles : la musique du film Wonderwall (sorti en 1968 juste avant l'album blanc) essentiellement composée de ragas au sitar.
en 1969, les Beatles ne font plus rien ensemble, et (sauf Harrison évidemment) ne s'intéressent plus à la musique indienne...

[Bazarboy]

L'album Remains in lights c'est de la grosse boullette.
Le riff de "born under the punches" est pour moi un des meilleurs riff de guitare de l'histoire de l'univers.