The good side
Le chanteur, compositeur, multi-instrumentiste, arrangeur, producteur, et accessoirement mancunien Barry Adamson sait tout faire. Pour lui, mais aussi pour les autres ; en plus de ses propres albums, il participe régulièrement à la composition de musique de films, de publicités, de programmes télévisuels, et collabore avec de nombreux artistes souvent singuliers et/ou méconnus sur des projets musicaux divers.
A l’origine, Barry Adamson est le bassiste de Magazine (avec l’ex-Buzzcocks Howard Devoto), puis il rejoint Nick Cave pour en finir avec l’aventure Birthday Party et commencer celle des Bad Seeds, et entame finalement une carrière solo dès 1988 en reprenant le thème musical de « The man with the golden arm ». Adamson définit alors la tendance musicale qu’il donnera à ses prochains disques (Moss Side Story en 1989, Soul Murder en 1992, Oedipus Schmoedipus en 1995…) : cinématographique.
Moss Side Story, qui est donc son premier album solo, est construit comme une oeuvre en 3 actes, davantage pensé pour un film noir que pour une pièce de boulevard. La musique est parfois lancinante et langoureuse, parfois agitée et trépidante, les personnages semblent mystérieux, l’atmosphère est sombre, le suspens est palpable. Le clin d’œil hitchcockien final confirme nos sensations. Et pourtant, le film est virtuel.
Car Barry Adamson sait créer un univers musical très particulier, peut-être unique ; un mélange de genres (post-punk, soul, jazz, électro), de techniques (samples, bandes magnétiques, cuivres et électronique, dialogues de films), pour livrer la bande-son d’une œuvre imaginaire.
L’auditeur ne se contente alors pas seulement d’écouter la musique et éventuellement de se représenter les musiciens, il doit (il peut) s’inventer une histoire, s’imaginer des personnages. On peut ainsi presque parler d’interactivité. On peut en tout cas parler de chef-d’œuvre.
Bunganow Bill
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