Bonnie "island" Billy

A voir et écouter sa discographie gigantesque, on pourrait le croire parvenu à l’âge canonique et aux bacs de disque débordants de ses aînés – allez, vite dit, entre Johnny Cash pour la country, Neil Young pour l’âpreté et la tendresse folkeuse, et Tom Waits pour les torchsongs de bastringue. Sauf que le barbu joufflu aux faux airs de Boudu mâtiné de Jesus allumé n’a que 36 ans et s’est installé depuis un moment, et sans doute durablement, en big boss du songwriting américain. Will Oldham aka Palace aka Bonnie “Prince” Billy offre avec The Letting Go, son dernier opus concocté entre glace et geyser sur les terres islandaises, un album somptueux dans ses compositions et sa production. L’unité peu commune du disque culmine avec I Called You back, éblouissante promenade dorée aux cuivres et patinée par le chant de Dawn McCarthy. The Seedling, God’s Small Song et le morceau planqué une ou deux minutes après I Called You back rappellent le penchant de Will Oldham pour les compositions baroques et son talent pour communiquer un sentiment d’inquiétante étrangeté. Un feu, un chien (pas trop con), un bourbon (pas trop jeune), une nuit (sans lune) et The Letting Go…

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