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8 juillet 2006

Toute la musique que j’aime, elle vient de là,

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Toute la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du blues
a chanté Johnny Hallyday il y a quelques années déjà. La légende voudrait que ce soit l’une des rares chansons à l’écriture de laquelle il ait participé. Mais au fond d’où vient ce blues auquel tant de musiciens se réfèrent.

Le blues est né de l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis. Il s’est très rapidement standardisé sous la forme d’une chanson à trois phrases et douze mesures, les paroles des deux premières phrases étant les mêmes, répétées à dessein, le temps pour le chanteur d’en formuler une nouvelle. D’une chanson de travail accompagnant la gestuelle laborieuse de l’esclave, elle se transforme après l’abolition en l’expression de préoccupations liées à la dure condition des noirs officiellement libres mais toujours aussi pauvres. Le blues est avant tout un chant auquel viendra se superposer l’instrument, la guitare en particulier à laquelle il sera demandé de reproduire le son de la voix humaine. C’est également à ce moment que les noirs se mirent à penser leur musique en terme de timbres, ce qui va contribuer au passage du blues au jazz.

Le blues comme le jazz est une musique d’origine africaine influencée par la musique profane et religieuse américaine, fruit d’un mouvement de balancier avec effet de loupe lorsque les orchestres blancs s’en empareront pour donner leur version du « swing », parenthèse aseptisée du jazz à la fin des années 1920. Ce à quoi les afro américains répondront dans les années 40 par le bop ; et ainsi de suite.

Militant de la cause noire aux Etats-Unis, LeRoi Jones dénonce au travers de l’histoire de la musique américaine le peu de place fait à ses frères noirs dans la société américaine. Le peuple du blues reste un livre qui reflète les préoccupations qui agitent encore et toujours nos sociétés aujourd’hui ne serait-ce qu’au travers de discours comme ceux liés à la discrimination positive.
Pourtant si l’on s’en tient à la seule sphère musicale, les réflexions de LeRoi Jones  s’attachent au-delà de la revendication du plus ou moins grand apport des uns et des autres à cette création à décrire l’inévitable métissage à l’origine du processus musical. En se référant directement aux écrits de LeRoi Jones, Godard ne disait pas autre chose en filmant les Rolling Stones créant Sympathy for the Devil dans One + One et la reprise en main du groupe par Mick Jagger et Keith Richards. Cette recherche perpétuelle d’un nouveau souffle comme une révolution avec un R apostrophe sans laquelle nous nous serions arrêtés de faire et écouter de la musique.

A VISITER : le site de LeRoi Jones

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