Un ovni musico-théâtral slamé par cinq jeunes

Un ovni musico-théâtral slamé par cinq jeunes d’Abidjan navigue en ce moment dans les bars parisiens. Tout droit sortis des ghettos d’Abobo ou d’Adjamé – deux quartiers populaires de la capitale ivoirienne, leurs textes résonnent comme les claques d’un passage à tabac dont les forces de l’ordre ont le secret. Ils racontent la vie et la mort violente des oubliés d’une société à la dérive, fille des années de crise économique, victimes de la déscolarisation et autres fléaux qui s’abattent sur les villes africaines comme des criquets modernes et dévastateurs. Leur langue : le nouchi, l’argot mutant et poétique des rues d’Abidjan (dont est issu le mot « gaou » rendu célèbre chez nous par Magic System). Ces mots sont ceux de toute une génération formée à l’école de la rue, que l’on voit marcher aujourd’hui lorsque reviennent les spasmes sanglants qui secouent  la ville, « perles des lagunes », comme on l’appelait autrefois. A Blog Up, on a méchamment aimé ce coup de projecteur sur l’actualité ivoirienne, qui brille par sa justesse et sa lucidité.

40 minutes au bord de l’essoufflement, 40 minutes de gifles sonores –scandées, chantées, grognées et soutenues par une gestuelle saccadée et puissante qui flirte avec la danse.

Dans le cadre du festival Débit de paroles, ils joueront encore deux fois Abadjam Slam avant de repartir pour une ville sous-tension qui attend et redoute les prochains soubresauts de l’actualité.

A VOIR : Dimanche 20 mars à 21h30 (avec Spoke Orchestra) au Sentier des Halles 50 rue d’Aboukir à Paris (M°sentier 10 à 12 €)  - Mardi 22 mars dans « Africa Demo », soirée de clôture du festival Débits de paroles Au Babalù 8 passage Thiéré à Paris (M°Bastille)
A VISITER : le site Débits de paroles