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blog up
13 mai 2007

Neil Young – Live at Massey Hall (1971)

Amis du folk et du songwriting intimiste, l’un des événements discographiques de ces dernières semaines nous ramène aux années du patchouli, des robes violettes et de l’engagement contre la guerre du Vietnam. Autre temps, autre contexte et autre musique… mais au dessus, tellement au dessus de tout ce qu’on peut entendre aujourd’hui – sinon, dans une même Sans_titre_1galaxie musicale, un Bonnie Prince Billy dont Blog up a déjà vanté l’immense talent. Ce Live at Massey Hall, enregistré en janvier 1971 à Toronto, la ville natale de Neil Young, est tout simplement fabuleux. Le “loner” n’a alors que 26 ans, mais est déjà une superstar qui a enquillé les succès, essentiellement en groupe avec Buffalo Springfield puis au sein de Crosby, Stills, Nash & Young. Sa propre carrière solo s’est engagée en 1969 avec Neil Young puis Everybody Knows this Is Nowhere la même année. After the Gold Rush viendra ensuite, en 1970, album sur lequel il est accompagné par Crazy Horse (le versant plus électrique de Young qu’on peut aussi redécouvrir dans le Live at the Fillmore East sorti l’automne dernier).

Live at Massey Hall intervient au milieu d’une longue tournée nord-américaine en solo et précède le célébrissime Harvest. Et voilà bien ce qui constitue un “événement” : entendre en live, donc sans production ni orchestration, et qui plus est dans des versions parfois inachevées, certains des titres de l’album à venir. Car Live at Massey Hall n’est pas une réédition, il est inédit, Young ayant refusé à l’époque une sortie de l’enregistrement que souhaitait pourtant ardemment son producteur. Old Man, There’s a World, The Needle and the Damage Done… répondent ainsi à un enchaînement inattendu de A Man Needs a Maid et Heart of Gold. D’autres titres, tels que le bouleversant Journey through the Past, sont joués aussi ce soir-là pour la première fois et ne figureront pas sur Harvest. Mais qu’importe les titres et leur devenir, tant il n’est rien à dire, comparer ou raisonner… Il n’y a qu’à se laisser porter, emporter par une voix exceptionnelle, plus belle qu’elle ne le sera jamais dans tous les enregistrements que nous connaissons de Neil Young. S’accompagnant de sa Martin six-cordes ou au piano (là où peut-être l’accord voix-instrument est chez lui le plus beau), le “loner” atteint, dans une simplicité presque intimidante pour l’auditeur, la grâce. Avant trois ultimes morceaux, une longue et immense ovation salue l’artiste ce soir-là. Comme nous l’applaudissons à tout rompre aujourd’hui, 36 ans plus tard.

Martin Terrier

A regarder
Old man

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