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23 avril 2007

Les femmes s'en mêlent - Frida Hyvönen – Centre Culturel Suédois – 19 avril 2007

En arrivant dans la cour du Centre Culturel Suédois, j’ai l’impression de me trouver dans un film de Bergman. Et je pense que je ne suis pas le seul. D’autres garçons semblent troublé – pour ne pas dire « émoustillés ». Figurez-vous que nous sommes bel et bien cernés par des sosies d’Ingrid Thulin (l’égérie du vieux maître).

FridaHivonen02Passé ce premier moment de surprise, je rentre dans la salle et m’aperçois avec effroi qu’il ne reste de place que près de la scène - en général, j’évite les fauteuils aussi exposés, ayant une propension à m’endormir pendant les concerts acoustiques.

La scène est encore vide, à l’exception d’un piano à queue Bösendorfer (je crois que c’est de la bonne came).
Arrive alors Frida Hyvönen, infiniment plus ponctuelle qu’un Pete Doherty, par exemple. En robe rouge, elle s’approche du piano, munie de ses accessoires scéniques : un verre d’eau, une poire et un citron. J’en étais sûr, c’est un concert conceptuel.

« Pas de panique me susurre ma voisine, tu vas voir, c’est de la balle, Frida, en concert… »

Je n’ai pas le temps de répondre. La dame attaque le Bösendorfer. Sans prévenir. Et c’est… plutôt bien !

Un jeu minimaliste, comme j’aime. Voyons ce qu’elle en fait… Ses compos tiennent la route. De facture très classique - on pense à Laura Nyro, Carly Simon, Grace Slick -, des choses plutôt douces, mais bon esprit. Il y a même des côtés brechtiens, parfois, dans les mélodies. Et la voix ne fait pas dans la surenchère. On n’est pas chez Stevie Nicks. J’apprécie.

Somme toute, ses compositions sont assez originales et, surtout, sans mièvrerie. Les paroles semblent plutôt drôles. Aussi, une demi-heure après le début du concert, pas le moindre signe d’assoupissement de ma part. C’est bon signe.
Pour ce qui est du concept, j’ai été un peu déçu. Le verre d’eau, elle l’a tout simplement bu. La poire, elle l’a mangée. Et le citron, j’avoue que c’est un peu plus bizarre : elle l’a respiré. Ouais, respiré. Ensuite, elle le fait tourner dans le public (le citron, oui…). Toute une salle qui se fait passer un citron pour le sentir… C’est bizarre, vous trouvez pas ?

Après ça, Frida nous explique que, l’année dernière, elle a écrit un opéra pour des caniches. Elle nous en joue un extrait, et ce n’est pas canin du tout. Puis, c’est le dernier morceau. Un truc qui s’appelle Madrid et qui parle… de Londres, of course.
Elle voyage pas mal, écrit beaucoup de chansons sur les villes qu’elle visite, ça ajoute peut-être à la froideur du personnage. Lui conférant un côté « minéral », même si elle communique toutefois un peu plus avec le public qu’un Lou Reed.

Après le concert, elle repasse devant moi, dans un manteau vraiment flash. J’en profite pour lui dire que j’ai pas l’air, comme ça, mais que j’ai beaucoup aimé. Ça l’a laissée de marbre.

Pierre Mikaïloff

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