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28 mars 2007

Naufrage de Ferry

Il ya belle lurette que nous avions oublié le dandy rocker de ses dames. Disons depuis les premières années respectables de Roxy Music et l’acmé cosmoplanétaire d’un Avalon qui commençait déjà à sentir la soupe – n’y manquaient plus quelques poireaux du genre Slave to Love : le dîner d’adieu était servi.

0094638389125Et puis une heureuse surprise voici quelques années avec As Time Goes by, splendide retour aux standards de l’entre-deux-guerres (avec notamment une version sublime de September Song) tout en pianos feutrés, ondes Martenot et surtout par la grâce du fameux vibrato de Bryan, à faire fondre un mammouth congelé.

Foin du piano bar, c’est à Bob Dylan que Ferry s’est attelé cette fois, et l’écoute récente de Times They Are A-Changin’ en tempo pop rock enlevé et rafraîchissant nous avait plutôt séduit. Direction donc le Grand Rex pour un concert dont nous n’attendions certes pas grand-chose, sinon ces Dylan-là et l’envie d’apprécier la classe du bonhomme.

De la classe, il en a sans conteste (même s’il bouge comme un pingouin), et c’est d’autant plus triste de le voir si mal entouré. Car que dire de ce “spectacle” sinon qu’il figurait tout ce qu’on peut détester.

Introduite par le buzz parisianiste du moment (Les Plastiscines, une bonne pêche “punk rock” et un avenir potentiel quand elles écriront de vrais morceaux), s’amène une formation “pro” (entendez requins de studio) en surnombre : basse, batterie (tchac-poum), trois claviers (pour quoi faire ?) dont un sax et une violoniste, trois guitares (pour quoi faire ?) en lice pour le Satriani d’or et deux choristes dont, des deux, nul ne saura qui a remporté le concours de vulgarité – auquel contribuait également un light show immonde.

Trois exemples de ce concert-de-gala-bien-huilé-et-crin-crin :

  • un massacre en règle de Jealous Guy (Pardon John, ils ne savent pas ce qu’ils font) avec batterie intempestive et sax en phase maniaque,

  • un intermède “music hall” (pause pipi, changement de veste et coupe de champagne) où clavier et sax se sont enlacés pour un bœuf langoureux et “irréprochable” (voyez ce que je veux dire) autour du merveilleux thème d’Everytime We Say Goodbye à faire mourir Coltrane une seconde fois (Pardon John, ils ne savent pas ce qu’ils font – bis)

  • une belle attaque d’All Along the Watchtower tristement gâchée par un guitariste qui a essayé de se souvenir de la version d’Hendrix (Pardon Jimi…)

Je tairai le reste, il fut à l’avenant. Une soirée ratée de bout en bout, sinon le resto japonais de la rue d’en face que je vous conseille après 22 h 30 : vraiment excellent lui, surtout la soupe…

Martin Terrier

PS : on se rappellera au bon souvenir de Roxy Music avec ce Remake Remodel top classe enregistré live en 1973

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