La punkette du dimanche : Poly Styrene / X-Ray Spex "Germ free adolescents"
En 1976, la jeune Mari Elliott pense devenir chanteuse, tendance soul-reggae. (un single « Silly Billy » sur GTO, non-classé dans les charts). Un beau jour, elle voit par hasard un concert de ces londoniens qui commencent à faire tant parler d’eux : les Sex Pistols. Et là, tel Joe Strummer, Mari est clouée au sol, elle voit la lumière. Désormais, elle est punk et son nom est Poly Styrene. Elle place une annonce dans le NME et Melody Maker pendant ce très chaud été 76 qui commence ainsi « Young punx who want to stick it together ».
Les young punx en question vont s’appeler X-Ray Spex. Faisant leur début au Roxy de Covent Garden, ils se font vite remarquer et sortent le single « Oh Bondage up yours ».
Mais leur grande année est 1978. Pendant que tous les pionniers du mouvement se séparent, que Clash montre ses premières velléités de classicisme rock, bref que tout se délite, X-Ray Spex, tout en gardant l’esprit, occupe le terrain avec les singles « Identity » et « The Day the World turned Day-Glo ». L’album qui suit est du même métal. « Germ Free Adolescents » est un grand disque punk.
Déjà, si la musique est vraiment punk-rock dans la lignée Pistols, il faut noter l’usage immodéré d’un saxophone plutôt strident qui, joint au chant similaire de Poly Styrene ne contribue pas exactement au confort d’écoute. Mais fuck les bab’s et leur jazz-rock, reste une excitation totale totalement jouissive et l’esprit d’une époque où on ne se prend pas au sérieux. Plutôt que de dénoncer par des slogans simplistes ou de s’enfoncer dans le nihilisme, X-Ray Spex choisit l’humour, son univers est en couleurs fluo (30 ans avant Klaxons) et on célèbre avec ironie le fait d’être artificiel et d’adorer la société consumériste. Finalement, cette attitude préfigure la New Wave. X-Ray Spex n’aura pas le temps d’en profiter, Poly Styrene flippe et fait une crise mystique, elle finira chez les Krishna en 1980. Dommage.
En 2007, leur album est un peu difficile à écouter sur toute la longueur mais les singles restent fantastiques. Mais justement, le punk-rock, comme chacun sait, ça s’écoute surtout en singles. Ceux de X-Ray Spex sont indispensables. C’est le Londres Teenage de 1978, on s’amuse et demain on verra.
A noter : le groupe s’est reformé dans les années 90 et a même sorti un album. Blog Up n’a pas voulu gâcher ses souvenirs en l’écoutant. Il vous prie de l’excuser
L'avis de Doc Reggae (alias Bruno ‘In the City’ Blum)
Poly a dû prendre trop de speed du temps d'X Ray Spex, qui était un groupe génial. Je les ai vues au Roxy début 77. "I'm a Cliché" est mon single punk favori avec "I Can't Come" des Snivelling Shits avec Giovanni Dadomo. Après son premier album en 78, Poly a fait une sorte de dépression. Le succès ne lui a pas réussi. Quand je l'ai interviewée, elle était cassée aux anti-dépresseurs je crois. Elle pouvait à peine parler. C'était triste.
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